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de voyage.

Spondias dulcis ; il est commun aux îles de la Société et à l’Australie, et a été introduit à l’île Maurice. L’oranger atteint, à Tahiti, d’énormes dimensions ; il y en a une grande quantité et toujours couverts de fruits. C’est une richesse pour le pays et l’on commence à en expédier en Californie.

Papeti.

« Papeti est bâtie sur le bord de la mer et suit les sinuosités de la plage ; son aspect est des plus riants ; toutes les cases en bois et sans étages, mais d’une simplicité coquette, sont disséminées sans ordre apparent au milieu d’arbres verts et touffus, sur un sol parsemé de fleurs aux couleurs éclatantes. Ce n’est pas une ville, c’est un grand jardin. Jettez dans ce paysage des hommes, des femmes et des enfants, tous beaux, bien faits, gracieusement drapés dans de brillantes étoffes, vous accueillant le sourire sur les lèvres, et vous vous croirez transporté dans quelque île enchantée comme parfois l’imagination en rêve.

Les Tahitiennes.

« Les femmes sont plus belles que jolies, et néanmoins quoique très grandes, elles ont les extrémités d’une rare délicatesse ; leurs formes, fortement accentuées, annoncent une vigoureuse nature pleine de sève et de vie ; elles sont souples et voluptueuses. C’est à la Vénus de Milo, plutôt qu’à celle de Médicis, qu’on doit comparer ces Tahitiennes comme type de beauté. Leur costume est très-simple et fort commode pour le pays. Il consiste en un grand peignoir sans taille,