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épilogue.

tout connaître, et dominé par son amour des sciences naturelles, afin d’augmenter sa belle collection de coquilles et d’autres curiosités.

Nous nous sommes revus deux fois depuis cette première époque, d’abord en 1860, pendant une de mes vacances, dans une tournée en France. — Notre rencontre, toute fortuite, eut lieu alors en chemin de fer, dans un vagon où il vint s’asseoir à mon côté, à la station de Dijon en se rendant à Paris. Nous ne nous reconnûmes pas de suite : il n’y avait chez moi rien d’étonnant, après plus de 9 ans que je ne l’avais vu. Il portait moustaches et barbe bien fournie ; mais dès qu’il eut mis ses linettes, (car il est très-myope) pour ouvrir un livre qu’il tenait à la main, il me jeta un coup-d’œil et me reconnut aussitôt en prononçant mon nom avec un accent de surprise et de joie. Notre trajet jusqu’à Paris ne fut qu’un agréable passe-temps entièrement rempli par une conversation intime. Il revenait depuis peu d’un nouveau voyage en Palestine, avait visité Jérusalem et plusieurs villes de la Syrie, parcouru différentes stations de la Méditerranée orientale, Alexandrie, Smyrne, Constanti-