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de voyage.

(puis frappant la terre de sa main) que cette terre, dit-il, en soit témoin ; elle qui est la demeure de toutes les créatures, qui renferme tout ce qui se meut et tout ce qui est fixé ; terre impartiale, qui témoignera aussi que je n’ai pas menti. »

Sakayamouni avait alors trente-six ans et c’était en 586 avant Jésus-Christ.

À sa parole simple et puissante, ses anciens disciples s’étaient ralliés à lui ; ses prédications lui avaient attiré un grand nombre d’adeptes ; les malheureux et les déshérités de la société brahmânique l’écoutaient avec joie et l’appelaient le Bienvenu. Partout il inspirait le respect, la persuasion et les plus vives sympathies.

Il convertit successivement à ses doctrines les plus puissants monarques de l’Inde. Sa propre tante, à laquelle avait été confiée sa première enfance, se consacra à sa foi et vint diriger un monastère de femmes à Sravasti, devenu la résidence du Boud’hâ. Ce fut près de ce lieu célèbre qu’il reçut les trois messagers que le roi son père lui envoya et qui, séduits par son éloquence, voulurent rester auprès de lui. — Enfin le Boud’hâ, dans toute sa gloire,