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qui aujourd’hui se trouve mêlé aux superstitions du boudhisme dégénéré. La religion officielle en Chine, celle que professe l’Empereur, est le Dalai-Lama, secre schismatique du Brahmisme défiguré par les croyances les plus absurdes. Les partisans du culte de Fo ou Foé, réformateur de la religion de Brahmâ et qui naquit dans le Cachemire 1027 ans av. J.-C., sont devenus nombreux en Chine, surtout parmi les Mandchous. Dalai-Lama ou le grand Lama, espèce de Dieu vivant, fait sa résidence dans un couvent du Thibet, entouré de ses prêtres ou Lamas, qui le font passer pour immortel et ne l’exposent pas au grand jour. — Il y a bien loin de ce culte ridicule aux anciennes maximes de Hoang-ti, premier législateur de la Chine, qui vécut 2698 avant notre ère. Les préceptes de la religion de Fo, fondateur de la secte de Dalai-Lama, tels qu’ils ont été établis dès le principe, sont eux-mêmes très-respectables par la doctrine qu’ils enseignent et dénotent une origine des plus humanitaires, puisque cette religion primitive et observée dans toute sa pureté, proscrit la distinction des castes et l’inégalité des hommes, qu’elle condamne le mensonge, l’ivrognerie, l’im-