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Le fond est resté le même, l’expression seule a changé.

« Le Boud’hisme, qui vint réformer la religion de Brahmâ, supprima les quatre castes, (prêtres, guerriers, laboureurs et artisans ou serviteurs) ; il prêcha l’égalité parmi les hommes ; mais au monothéisme sublime des premiers temps vint se mêler un polythéisme grossier. Dieu, ce principe de tout n’est plus même nommé ; il ne prend part à aucune des choses d’ici-bas et laisse tout aller suivant sa pente ; en un mot, il est pour les hommes comme le soliveau de Jupiter donné aux grenouilles. Il y a encore dans cette religions des intermédiaires entre la puissance divine et l’humanité ; des Boud’hâs; comme dans la notre.

« On estime qu’il existe sur le globe 200 millions de brahmistes, 380 millions de boud’histes, 200 millions de chrétiens, 140 millions de mahométans, 13 millions de juifs et 77 mille âmes de sectes sauvages.

« Les Parsis ou Guèbres adorent le soleil comme la forme la plus noble du tout-Puissant. C’est le culte fondé par Zoroastre, réformateur du magisme ou religion des anciens Perses ; leur livre sacré est le Zend-Avester, la parole vivante. — Les Guèbres se livrent ordinairement au commerce ; ils sont fort riches et vivent avec luxe. J’en ai vu quelques uns à Chang-hay, que j’ai connus pendant mon séjour en Chine. C’étaient de nobles et belles figures, d’un teint un peu bronzé ; leurs manières étaient extrêmement polies et réservées ; ils portaient une grande redingote qu’on pouvait assimiler à une