Page:Sabin Berthelot Journal d un voyageur 1879.djvu/122

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
120
journal

dépit que nous éprouvons de tant tarder d’arriver, nous avons du moins la compensation d’une navigation en vue de ces belles terres qui se déroulent à nos yeux comme des bouquets de feuillage réunis dans une corbeille. Les rescifs qui les bordent, les couvrent souvent d’une blanche écume. Pourtant il faut convenir que si tout cela est beau dans un lorgnon, c’est fort dangereux vu de trop près. Aussi notre marche réclame de la prudence. — À huit heures du soir, le calme nous a pris et un fort courant nous porte à la côte, le capitaine fait jeter l’ancre par 15 brasses de fond. Un quart-d’heure après, la brise de terre se prononce et nous pouvons appareiller pour nous remettre en route. » …

Ici encore il y a une lacune dans le journal ; notre voyageur ne parle pas de son arrivée à Padang ; il ne dit rien non plus de cette colonie où l’expédition a dû passer plus d’un mois. Ce silence, sur cette grande île de Sumatra de 6 millions d’habitants, et sur son importante capitale, dont il ne dit que quelques mots, nous incline à croire que notre ami s’est vu forcé, par raison de santé, d’interrompre ses courses et ses observations, et que, sans doute, il n’était plus en disposition d’esprit pour consigner par écrit ses impressions du moment. Je crois même en avoir trouvé la preuve dans