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« La langue des affaires pour les besoins journaliers est le malais, et l’anglais celle des salons. Le malayou ou le malais vulgaire est un dialecte extrêmement doux et harmonieux ; c’est l’italien de l’Inde ; on l’apprend facilement. Quant au langage littéraire, le malais pur, il s’écrit avec les caractères arabes et ses constructions grammaticales, ses tournures offrent plus de difficultés.

Maison de commerce.
Prospérité progressive
.

« On ne trouve encore à Singapour aucune maison française d’établie. Un jeune espagnol, fort distingué de manières et d’intelligence, chef d’une maison de commerce, m’expliqua les motifs qui en général font prédominer dans l’Inde, en crédit et considération, les maisons étrangères anglaises, américaines ou hollandaises. — « Voyez telle maison, me disait-il, son existence date à peine de quinze années ; le chef qui la créa vint à Singapour avec quelques livres sterling dans la poche ; mais avec l’amour du travail, avec la ténacité, de la patience et de l’économie, il devint, au bout de six ans, premier commis dans une maison en vogue où il avait été reçu d’abord aux appointements de 1 500 francs. — Il eut bientôt un intérêt dans les affaires comme premier commis, puis le chef de la maison venant à se retirer, il prit sa place. Le premier commis le remplaça alors et ainsi de suite. — La maison ne change pas de nom pour cela, c’est toujours la même raison de commerce. Ainsi, peu à peu elle étend ses relations, se crée des corres-