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de voyage.

passions ; orgueilleux et jaloux, il est aussi rusé que cruel. Si vous vous présentez chez un malais, demandez-lui la permission avant d’entrer dans sa maison, ne regardez ni sa femme ni son kriss javanais, ne lui parlez pas surtout de son cheval, après çà vous êtes amis. — Ils vivent en partie dans la ville de plaisance et en partie dans l’intérieur de l’île. On les accuse de s’informer parfois de l’heure qu’ils est à la montre des voyageurs. La majeure partie est de Sumatra et répandue un peu partout comme les Juifs.

« Le reste de la population de Singapour se compose d’Arméniens, d’Arabes, de Persans, de Malabars et d’Indous. Les Européens, au nombre seulement de 4 à 500, sont presque perdus au milieu de ces races distinctes. Dans la ville commerçante, il y a deux pagodes chinoises, deux mosquées et deux temples malabars. Dans le quartier de plaisance ou des jardins, on trouve deux jolies églises, l’une protestante et l’autre catholique. Cette partie de Singapour, que les anglais appellent leur home, est une réunion de villas dont les maisons, entourées de jardins, n’ont qu’un étage et un rez-de-chaussée ; on y trouve des appartements spacieux, au plafond élevé pour que l’air y circule librement. Les parquets sont tapissés de nattes ; mais tout cela est un peu nu. La partie la plus agréable de ces habitations est le Varandah, où l’on va le soir respirer la brise de mer. Les salles à manger sont toujours ornées, comme partout dans l’Inde, d’un Pangka, grand éventail suspendu au plafond, garni de franges de mousseline et mis en mouvement pendant les repas.