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LEÇONS ÉLÉMENTAIRES

le carbone nécessaires à leur développement et à leur multiplication.

Quant à l’ammoniague, qui se trouve ainsi dégagée dans le sol d’une façon continue, elle se fixe sur les particules terreuses, où une portion sera utilisée directement par la nutrition végétale. Une certaine dose pourra aussi s’échapper dans l’atmosphère, compensant en quelque manière l’apport ammoniacal dû aux pluies. Mais si les circonstances sont favorables, la majeure partie se changera en nitrates, forme la plus parfaite pour l’alimentation azotée des plantes.

L’azote organique de la terre arable est, comme on vient de le voir, une source lente d’azote nutritif. C’est un capital dont la végétation ne peut utiliser que le revenu.

On peut prévoir déjà, étant donnée la variété des sols, que ce capital sera plus ou moins productif. Certains capitaux très considérables pourront ne donner qu’un revenu médiocre, si la transformation de la matière azotée est très lente : l’azote fourni aux cultures sera insuffisant, la terre sera peu fertile.

Si la transformation est prompte, les aliments azotés seront abondants ; mais on pourra craindre un épuisement rapide de la richesse azotée du sol.

Azote ammoniacal. — L’ammoniaque du sol provient de trois sources distinctes : l’atmosphère, l’humus, les engrais.

On a parlé plus haut de l’ammoniaque atmosphérique, dont une fraction importante recueillie par les pluies vient à la terre. Nous avons vu dans le paragraphe précédent que l’ammoniaque est un des produits des transformations subies par la matière humique. L’ammoniaque issue de ces deux origines s’unit à l’acide carbonique pour former du carbonate d’ammoniaque, qui demeure fixé sur les particules terreuses