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DE CHIMIE AGRICOLE.

et les sels ammoniacaux, paraît également susceptible d’être consommé par la végétation.

L’azote organique, qui entre dans la constitution des matières organiques azotées, n’est pas immédiatement assimilable ; il peut le devenir en se transformant plus ou moins vite en azote ammoniacal ou en azote nitrique.

Examinons l’une après l’autre ces trois manières d’être de l’azote.

Azote organique.La majeure partie de l’azote combiné du sol (environ les ) se trouve à l’état de combinaison organique, contenant, avec l’azote, du carbone, de l’hydrogène et de l’oxygène. Cette matière, analogue aux substances albuminoïdes des êtres vivants et à peu près insoluble dans l’eau, forme la plus grande portion de cet élément brun qui existe toujours dans les sols arables, l’humus.

Formation de l’humus. — L’humus est le résultat de la transformation lente des résidus de végétaux morts, racines de plantes détruites, débris de feuilles et de tiges. Il peut également être produit par la modification analogue des matières végétales ou animales ajoutées à la terre par les soins des agriculteurs, telles que, par exemple, le fumier de ferme.

Les détritus organiques disséminés dans le sol ne tardent pas à subir une sorte de putréfaction due à la présence d’agents microscopiques vivants. Aucune matière enfouie n’échappe à l’action destructive de ces microbes : ils attaquent de la même manière les substances azotées et celles qui sont principalement formées par des hydrates de carbone, comme la paille où le bois. Ces microbes ne font jamais défaut dans la terre végétale, quelle que soit sa nature, et habituellement ils s’y trouvent en nombre immense. D’après Adametz, 1 gramme de terre n’en renferme pas moins de 400,000 à 500,000 !