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LEÇONS ÉLÉMENTAIRES

supérieure aux apports azotés de la pluie. C’est d’octobre en février, saison où les pluies sont fréquentes, que la perte de nitrates est la plus importante.

Des observations semblables ont été faites simultanément sur des sols cultivés ayant porté annuellement pendant plus de quarante ans des récoltes de blé.

L’un de ces champs n’a jamais reçu d’engrais pendant cette longue période ; l’autre a reçu chaque année par hectare 14,000 kilogrammes de fumier. La quantité d’eau drainée a été toujours plus faible que dans les champs laissés sans culture : cela tient surtout à la transpiration considérable des récoltes pendant l’été.

Un litre d’eau de drainage renfermait par litre les poids suivants d’azote nitrique :

Terre
sans engrais.
Terre fumée.
milligr. milligr.
Mars à mai 1,6 2,9
Juin à août 0,1 1,2
Septembre à novembre 4,0 8,2
Décembre à février 4,3 5,8


Moyenne générale 3,4 5,8


Ces doses sont beaucoup moindres que dans les champs laissés en jachère, ce qui montre l’importance de l’assimilation par les plantes. Au printemps, cette absorption a lieu avec beaucoup d’énergie, et dans un sol sans engrais, tous les nitrates disponibles sont alors utilisés pour la végétation : les eaux de drainage n’en emportent que des traces.

À partir de septembre, quand les récoltes ont été enlevées du sol, la proportion des nitrates emportés croit beaucoup, atteint son maximum vers le mois d’octobre, puis diminue régulièrement jusqu’au mois de mars où elle redevient assez petite.