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DE CHIMIE AGRICOLE.

de ce qui précède quelques conséquences pratiques très importantes :

1° On peut sans crainte ajouter au sol de fortes fumures d’acide phosphorique, de sels de potasse et d’ammoniaque, pourvu que le sol contienne de l’argile ou de l’humus. Ces matières seront fixées et emmagasinées ; l’eau de pluie ne les enlèvera pas.

La nature des sels de potasse ou d’ammoniaque est tout à fait indifférente si le sol contient du carbonate de chaux ; on choisira le sel qui fournit au plus bas prix la potasse ou l’ammoniaque.

En l’absence de carbonate de chaux, il faut donner du carbonate de potasse ou d’ammoniaque.

2° La distribution de ces engrais doit se faire aussi régulièrement que possible sur la surface des champs, puisque la terre les retient là où ils ont été fournis.

3° Il ne faudrait pas ajouter à la terre plus de matière fertilisante minérale qu’elle n’en peut fixer ; le surplus serait mal utilisé ou entraîné par les eaux de drainage en pure perte.

4° Bien que l’ammoniaque se fixe sur le sol à l’égal de la potasse, sa conservation ne saurait être d’une longue durée, parce que souvent les sels ammoniacaux sont assez promptement transformés en nitrates, et que les nitrates ne peuvent être retenus. Il convient donc de ne répandre les sels ammoniacaux que lorsque la végétation peut les utiliser rapidement. Cette restriction n’existe pas pour la potasse et pour l’acide phosphorique.

Principes qui ne sont pas fixés par le sol. — Certains principes fertilisants ne sont pas retenus par la terre et peuvent être complètement emportés par l’eau, ce sont : la soude, la chaux et surtout les nitrates.

Dans un sol pauvre en calcaire, la diminution de la