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DE CHIMIE AGRICOLE.

et la majeure partie du calcaire, précipitent au fond du vase ; l’argile et le calcaire impalpable demeurent suspendus dans le liquide, qu’on sépare par décantation.

Versons sur le résidu solide un peu d’acide chlorhydrique (esprit de sel) ou simplement un peu de vinaigre fort (acide acétique) ; s’il y a du calcaire, il se dissout en dégageant avec effervescence du gaz acide carbonique. Ce qui reste inattaqué par l’acide, c’est le sable, formé de silice pure ou de silicates naturels très peu altérables.

Au liquide trouble, qui contient l’argile, ajoutons un peu d’acide chlorhydrique (ou de vinaigre) pour dissoudre le calcaire très fin qui est en suspension, puis laissons reposer : l’argile[1] se précipite au fond du vase en une couche pâteuse, qui, mise à sécher, se fendille en fragments irréguliers.

Pour constater la présence de l’humus nous mettrons un peu de terre à digérer avec de l’ammoniaque. Si la terre contient de l’humus, la liqueur filtrée au bout de quelque temps, est colorée en brun ; si elle n’en contient pas, le liquide est incolore ou à peu près. Quand dans la liqueur brune, on ajoute peu à peu de l’acide chlorhydrique étendu (ou du vinaigre), l’humus, qui se trouvait d’abord en combinaison avec l’alcali, est séparé par l’acide et se précipite en flocons brunâtres.

Analyse physique de la terre arable. — Les essais grossiers que nous venons de décrire peuvent seulement nous indiquer la présence des éléments constituants du sol ; mais ils ne sauraient nous renseigner sur leurs quantités relatives. Leur rapport, très variable, a une grande influence sur l’aptitude des sols

  1. Mélangée de sable très fin.