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LEÇONS ÉLÉMENTAIRES

Définition du sol et du sous-sol. — Avec de Gasparin, nous appellerons sol, la couche supérieure de nos champs de culture, jusqu’à la profondeur où la nature minérale commence à changer.

Cette couche peut offrir des épaisseurs extrêmement variables, depuis quelques centimètres jusqu’à plusieurs mètres. Au-dessous se trouvent des couches de natures différentes qui reposent finalement sur une assise homogène, rocheuse, imperméable, formée par exemple de calcaire compacte, de marne ou d’argile. On appellera sous-sol, l’ensemble des couches qui séparent le sol de l’assise imperméable inférieure.

Il est visible qu’avec une telle définition, le sous-sol pourra manquer ; alors le sol repose directement sur la couche imperméable rocheuse.

D’ordinaire les labours n’atteignent pas jusqu’à la profondeur totale du sol. On nomme spécialement sol actifs, la tranche supérieure de terre arable, qui est remuée par le labour.

On réserve le nom de sol inerte, aux couches du sol situées au-dessous du sol actif, et par conséquent respectées par le travail ordinaire de la terre[1].

Il faudrait se garder de croire que le sol actif intervient seul dans la végétation ; le sol inerte et le sous-sol interviennent aussi toujours. Car les racines des diverses cultures descendent très profondément si elles ne rencontrent pas une couche imperméable. Le blé envoie ses racines jusqu’à 1m50, la betterave arrive à 2m50, la luzerne descend encore plus bas, quand la terre le lui permet.

Il serait donc peu raisonnable de se borner à étudier le sol meuble des labours. Le sol inerte et le sous-sol

  1. Beaucoup d’agriculteurs appellent sous-sol la couche située au-dessous du sol actif. Cette désignation nous paraît moins avantageuse que celle de M. de Gasparin, qui sera toujours employée dans le cours de ces leçons.