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CHAPITRE III.

LE SOL


L’air est partout et toujours semblable ; sa composition reste sensiblement constante et nous serions incapables de la modifier artificiellement. Il faut accepter l’atmosphère telle qu’elle est, comme il faut subir les conditions météorologiques qui la gouvernent. L’atmosphère, grâce à la lumière solaire, fournit le carbone aux végétaux ; la majeure partie, sinon la totalité du carbone vient à la plupart des plantes, de l’acide carbonique aérien. Nous n’aurons plus à nous inquiéter désormais de l’alimentation carbonée de nos récoltes ; l’air y suffit, et nous n’y pouvons à peu près rien.

Mais si l’atmosphère, milieu où se développent les tiges, les feuilles, les fruits, demeure toujours identique, il n’en est pas de même du sol, où se trouvent les racines. Rien n’est plus variable que le sol, la nature du sol changeant pour ainsi dire à l’infini.

Heureusement, et en raison même de cette variabilité de la surface terrestre, nous pourrons modifier cette nature. Si un sol est mauvais, c’est-à-dire impropre ou peu favorable à la culture, il sera possible de le rendre fertile, en lui fournissant certaines matières, ou bien en lui enlevant quelques principes. L’amélioration des sols est un des problèmes fondamentaux de la chimie agricole. Mais pour améliorer, il faut connaître, et savoir distinguer les qualités et les défauts.