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DE CHIMIE AGRICOLE.

l’intérieur un tampon de fulmi-coton. Les particules solides sont arrêtées par le coton, qui prend assez vite une teinte grisâtre. Pour les séparer, il suffit de dissoudre le fulmi-coton dans un mélange d’alcool et d’éther ; les poussières non dissoutes se réunissent au fond du vase et peuvent être étudiées au microscope.

Les corpuscules de l’air sont très variés ; quelques-uns sont minéraux, empruntés surtout aux éléments les plus ténus du sol, silice, craie, plâtre et aussi poudre de charbon, qui vient de la fumée de nos foyers.

Mais il y a aussi beaucoup de substances organiques, débris de cellules végétales ou animales, grains de pollen, spores de moisissures et de ferments, microbes, etc.

La nature et le nombre de ces organismes vivants sont essentiellement variables, selon les circonstances locales. Leur nombre diminue à mesure qu’on s’élève, parce qu’on s’éloigne davantage de leurs lieux de provenance qui sont le sol ou les êtres vivants. Ainsi, M. Pasteur les a trouvés à 850 mètres d’altitude quatre fois moins nombreux que dans la plaine ; à 2,000 mètres, au Montanvert, il a vu qu’ils étaient cinq fois plus rares encore qu’à 850 mètres.

C’est dans les villes qu’on rencontre ces germes en plus grand nombre. À Montsouris on a trouvé par mètre cube d’air :

Au printemps 16,000 microbes.
En été 29,000
En automne 11,000
En hiver, seulement 6,000

Mais la plupart sont incapables de vivre. Le nombre des germes réellement vivants est bien moindre. Voici quelques résultats obtenus, en 1881, par M. Miquel, à Montsouris et sur quelques autres points de Paris