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LEÇONS ÉLÉMENTAIRES

mais la dose est petite et fort variable. À Montsouris où la mesure de l’ozone atmosphérique a lieu chaque jour, on trouve quelquefois 3 milligrammes d’ozone par 100 mètres cubes d’air, quelquefois pas du tout. Ce sont dans tous les cas des poids excessivement faibles.

Pourquoi n’y en a-t-il pas davantage ? D’abord sa destruction spontanée est rapide à la température ordinaire ; en outre, il trouve, surtout dans les parties basses de l’air, un assez grand nombre de matières organiques, qu’il oxyde. Les produits volatils nauséabonds introduits dans l’atmosphère par la putréfaction des matières animales, doivent ainsi être brûlés par l’ozone et transformés en acide carbonique, eau, azote libre. Il en est de même, sans doute, d’une grande partie des organismes vivants, des germes qui sont en suspension dans l’air en nombre si considérable, et l’ozone semble jouer de ce côté un rôle important ; il serait, pour ainsi dire, le grand désinfectant de l’atmosphère, puisqu’il le débarrasse constamment des miasmes nuisibles qui s’y trouvent répandus.

Poussières et micro-organismes de l’air. — Ceci nous amène à dire quelques mots des corpuscules qui flottent dans l’atmosphère.

Quand un rayon de soleil pénètre par une fente étroite dans une chambre sombre, on voit s’agiter sur le trajet de ce rayon des myriades de poussières très ténues, rendues visibles par la lumière vive qui les frappe. C’est une observation que tout le monde a pu faire.

Ces poussières peuvent être recueillies de diverses manières ; par exemple, elles se déposent sur la surface humide d’un vase refroidi. L’eau qui dégoutte des parois en entraîne beaucoup.

On peut encore, comme l’a fait M. Pasteur, les arrêter en aspirant l’air à travers un tube qui contient à