Malgré les causes considérables de production d’acide carbonique qui se trouvent accumulées à Paris (Boussingault a évalué à 2,950,000 mètres cubes la quantité, de gaz carbonique formé à Paris en vingt-quatre heures), la proportion habituelle n’y est pas en moyenne supérieure à celle des champs.
Donc, aux latitudes les plus diverses, aux altitudes les plus variées, la dose d’acide carbonique de l’air est à peu près constante.
On observe pourtant en chaque lieu de légères variations diurnes assez régulières. Il y a un peu moins d’acide carbonique quand le temps est clair ; il y en a davantage quand le temps est couvert, et surtout pendant la nuit. Nous en indiquerons la raison dans le chapitre suivant.
Il est facile de calculer qu’au taux de 8 volumes d’acide carbonique pour 10,000 volumes d’air, il se trouve au-dessus de chaque hectare de terre, 48,000 kilogrammes d’acide carbonique, contenant 13,000 kilogrammes de carbone. La nutrition carbonée des récoltes ayant lieu à peu près exclusivement à l’aide de l’acide carbonique de l’air, on peut se demander si cette nutrition se trouve assurée pour une longue période. Reportons-nous aux expériences faites par Boussingault sur un assolement de cinq ans, présentant la succession suivante : betteraves, froment, trèfle, froment et navets dérobés, avoine. Voici les poids de carbone contenus dans les récoltes successives, obtenues sur un hectare :
Betteraves | 1,358 | kilogrammes. |
Froment | 1,432 | — |
Trèfle | 1,910 | — |
Froment | 2,004 | — |
Navets | 307 | — |
Avoine | 1,182 | — |
En tout pour les cinq années | 8,193 | kilogrammes. |