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LEÇONS ÉLÉMENTAIRES

le sol dans un état favorable à la nitrification des matières azotées. Pour atteindre le premier but, on peut se servir indifféremment de n’importe quel composé calcaire ; le sulfate de chaux ou plâtre paraît très favorable dans ces conditions. Le plâtre pur non cuit, contient par 1,000 kilogrammes, 325kil6 de chaux. Le plâtre crû du commerce, en renferme seulement de 250 à 280 kilogrammes.

Pour que dans la terre arable, la nitrification des principes azotés puisse se produire, il faut nécessairement qu’elle contienne une certaine quantité de carbonate de chaux ou calcaire libre. Si cette condition n’est pas réalisée, il faut introduire ce calcaire ; l’addition de plâtre ne produirait aucun effet. Il faut mélanger à la terre, aussi parfaitement que possible, du carbonate de chaux très divisé. Ce résultat peut être atteint de diverses manières.

Chaulage. — On peut se servir de chaux vive, cuite récemment, que l’on jette sur les champs à l’automne avant les labours ; les fragments de chaux absorbent promptement l’humidité et l’acide carbonique de l’air et ne tardent pas à se déliter en un mélange pulvérulent de chaux éteinte et de carbonate de chaux. Le labour, soigneusement effectué, distribue cette matière dans le sol arable, où la combinaison avec l’acide carbonique achève de se produire. Le contact temporaire de la chaux éteinte avec les silicates complexes qui constituent la terre normale, paraît avoir une influence très heureuse sur leur désagrégation et leur changement en principes minéraux actifs.

Cette opération constitue le chaulage. On la pratique habituellement à la dose de 1,000 à 1,500 kilogrammes de chaux vive par hectare, et on la réitère tous les deux ans, jusqu’à ce que le sol contienne réellement du calcaire libre.