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LEÇONS ÉLÉMENTAIRES

des nodules, mais bien plus grandes que celles des apatites.

L’aptitude fertilisante des phosphates naturels est étroitement liée à leur état de division ; la pulvérisation très parfaite est éminemment favorable à leur bonne utilisation par les racines des plantes, et c’est une condition dont les agriculteurs doivent toujours avoir souci.

On a cherché à augmenter l’efficacité des phosphates naturels en les transformant en phosphates solubles dans l’eau. Quand on ajoute à du phosphate tricalcique une quantité convenable d’acide sulfurique, celui-ci se combine aux deux tiers de la chaux du phosphate pour former du sulfate de chaux (plâtre) ; il reste un phosphate soluble dans l’eau, qu’on appelle phosphate monocalcique ; celui-ci demeure mélangé au plâtre et aux impuretés du phosphate primitif, plus ou moins modifiées par l’action propre de l’acide sulfurique. La matière ainsi obtenue a reçu le nom de superphosphate.

Par le fait de réactions secondaires qui se produisent après la fabrication, une partie du phosphate monocalcique se combine avec de la chaux pour donner un nouveau phosphate insoluble dans l’eau comme le tribasique, mais soluble dans le citrate d’ammoniaque : c’est le phosphate bibasique.

Les superphosphates contiennent donc d’ordinaire :

1° Du phosphate monocalcique soluble dans l’eau ;

2° Du phosphate bicalcique, soluble dans le citrate d’ammoniaque ;

3° Du phosphate tribasique primitif qui a échappé à la transformation.

4° Du plâtre, etc.

Les apatites, peu utilisables pour la fumure directe des terres, servent surtout à produire des superphosphates.