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DE CHIMIE AGRICOLE.

azoté ; mais ses propriétés caustiques ne permettent de le répandre sur le sol qu’en dissolution très étendue. Son addition aux eaux d’irrigation des prairies pourrait donner de très bons résultats.

Engluais phosphatés. — Ce sont à peu près exclusivement des combinaisons d’acide phosphorique et de chaux. Les phosphates de chaux forment en certains points du globe des masses très considérables, dont l’exploitation apporte à la culture un précieux concours. La France est très bien partagée sous ce rapport, et elle renferme un grand nombre de gisements de phosphates livrés à une exploitation régulière.

Le phosphate de chaux naturel contient, avec une proportion variable de matières minérales associées, précisément le phosphate qui forme la substance principale du squelette osseux des animaux. On l’appelle phosphate tricalcique ; il est insoluble dans l’eau pure, très peu soluble dans l’eau chargée d’acide carbonique ou de matières salines.

Les divers phosphates naturels se présentent avec des textures très inégales, plus ou moins favorables à leur activité fertilisante.

Les phosphates cristallins ou apatites, que l’Espagne fournit en abondance, offrent une grande résistance aux actions chimiques, et par cela même, leur assimilabilité doit être très faible ; leur emploi direct pour la fumure des terres est peu recommandable.

Les nodules, exploités dans la Meuse, les Ardennes, le Pas-de-Calais, sont bien moins compactes et plus faciles à dissoudre dans les réactifs : aussi leur assimilabilité est beaucoup plus grande, et on peut la comparer à celle des phosphates d’os.

Les phosphorites du Quercy présentent une texture intermédiaire ; leur solubilité dans les acides faibles, et aussi leur activité culturale sont moindres que celles