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LEÇONS ÉLÉMENTAIRES

vient constamment d’une manière active sur la surface immense du globe ? La respiration des hommes et des animaux, les combustions de nos foyers et de nos usines, certains phénomènes naturels d’oxydation minérale, consomment chaque jour des quantités énormes d’oxygène. La plus grande partie de ce gaz est ainsi transformée en eau et en acide carbonique, dont nous ne trouvons cependant que des doses peu importantes dans l’atmosphère. Nous verrons plus loin ce que devient le gaz acide carbonique et comment il régénère en tout ou en partie l’oxygène qui l’a fourni.

Quant à l’azote, il ne semble guère disparaître. Pourtant, ainsi qu’il sera dit ultérieurement, certaines influences doivent en soustraire des masses notables, tandis que d’autres, comme les putréfactions des substances organiques azotées, lui en restituent beaucoup. Y a-t-il équilibre parfait entre ces gains et ces pertes d’oxygène, entre ces gains et ces pertes d’azote ? N’avons-nous pas à craindre qu’à une échéance peut-être courte, la proportion des gaz de l’atmosphère ne soit modifiée assez profondément pour changer les conditions de la vie ? Se pourrait-il aussi que cette modification fâcheuse intervienne d’abord dans certaines contrées plus maltraitées ?

À cette dernière question, nous sommes déjà en mesure de répondre. Puisque sur tous les points de la terre, l’air présente actuellement la même composition, les causes locales d’altération n’ont jusqu’à présent exercé qu’une influence minime et on peut prédire avec certitude qu’il en sera de même dans l’avenir. On le conçoit aisément, si on songe que l’atmosphère est constamment agitée par des courants immenses, dont la météorologie nous indique les trajectoires, essayant d’en découvrir les lois. Ces grands mouvements qui produisent localement les vents, les ouragans, les trombes, agitent l’air dans tous les sens et rendent