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LEÇONS ÉLÉMENTAIRES

et la pomme de terre, qui peuvent quelquefois profiter de fumures potassées plus importantes.

La chaux sera avantageusement distribuée à dose minima de 100 kilogrammes à l’hectare pour toute espèce de cultures ; mais les prairies naturelles, les légumineuses fourragères, sont les plus sensibles à la richesse du sol en cet élément. Nous devons, en passant, signaler spécialement l’influence du plâtre (sulfate de chaux) sur la culture des prairies artificielles, trèfles, luzernes, sainfoins ; on le répand sur les plantes elles-mêmes a raison de 300 à 500 kilogrammes par hectare. La théorie du plâtrage est assez discutée ; il est probable que son utilité provient à la fois de la chaux et de l’acide sulfurique renfermés dans le plâtre, qui viennent concourir à la nutrition des légumineuses[1].

Fumure exagérée de la terre. — L’addition à la terre de quantités exagérées de principes nutritifs n’a pas pour conséquence une augmentation corrélative des récoltes. Au-dessus d’une certaine dose, déterminée par la nature du sol et par le genre de culture, les engrais ne produisent plus aucun effet utile et sont distribués en pure perte.

Quelquefois, il est vrai, ils peuvent demeurer enfouis dans la terre, à la disposition des récoltes futures ; la fertilité foncière du champ se trouverait ainsi augmentée. Mais cette mise en réserve n’a pas toujours lieu, et d’ailleurs l’accumulation excessive de matières nutritives peut produire sur les récoltes elles-mêmes des effets fâcheux.

Conservation dans le sol des engrais non utilisés par les récoltes. — La persistance au sein de la terre

  1. Des expériences récentes paraissent établir que le plâtrage facilite notablement la fixation de l’azote atmosphérique dans les nodosités des racines de légumineuses.