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LEÇONS ÉLÉMENTAIRES

des aspects différents, qui rendent visible l’action relative des divers modes d’engrais. À la moisson, on recueille à part et on pèse le produit de chaque parcelle en paille et en grains. La comparaison des récoltes ainsi obtenues donne des indications sur l’influence spéciale des principes nutritifs ajoutés ; si, pour quelques-uns, elle est peu marquée ou même insensible, c’est que le sol en possédait suffisamment et qu’il est superflu de lui en fournir.

Des essais semblables peuvent être institués pour les diverses cultures ; mais il sera préférable de fournir les éléments fertilisants à des doses différentes. Pour la vigne, on les distribuera à raison de :

20 kilogr. par hectare pour l’azote ;
30 l’acide phosphorique ;
80 tapotasse ;
100 la chaux.

On pourra mesurer les poids de raisins produits par chaque parcelle, en même temps que le degré glucométrique du moût qu’ils fournissent.

Quand la terre du champ produit une vive effervescence sous l’action des acides, l’addition de calcaire n’exerce habituellement aucun effet ; on peut supprimer les parcelles 9 à 16 en ne conservant que les huit premières.

Besoins spéciaux des diverses cultures. — Dans les sols de fertilité uniformément médiocre, il convient le plus souvent de restituer à la terre, par l’engrais, les principes nutritifs qui ont été enlevés par les récoltes. La composition de ces dernières[1] nous renseigne donc en quelque manière sur les quantités d’éléments

  1. Voir le chapitre ix.