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LEÇONS ÉLÉMENTAIRES

poursuivie pendant plus de quarante années sans aucune fumure a donné lieu, comme on l’a vu plus haut, à un décroissement lent mais régulier. Dans ces conditions, il est visible que la faiblesse de rendement et son abaissement progressif proviennent d’un défaut de matières nutritives : on peut prévoir que l’addition simultanée de toutes ces matières accroîtra la fertilité. C’est ce que démontre la pratique habituelle, c’est ce qui ressort aussi avec une précision remarquable des expériences agricoles exécutées par MM. Lawes et Gilbert, à Rothamsted et à Woburn, pendant une longue période.

Expériences de Rothamsted et Woburn. — Nous indiquons ci-dessous quelques-uns des résultats obtenus dans la culture du blé.

Les nombres inscrits sont toujours les moyennes des résultats obtenus pendant trente années de culture ; les écarts dus aux influences atmosphériques sont énormes d’une année à l’autre. Ainsi, à Woburn, le rendement par hectare sans fumure a varié de 24 hectolitres à 6hl7. Ces variations montrent bien clairement que la valeur des expériences culturales n’est réelle que si elles embrassent une longue période, ce qui est le cas de celles qui nous occupent.

Les engrais mis en œuvre dans ces essais ont consisté en engrais minéral employé seul ou conjointement avec une fumure azotée. L’engrais minéral fourni chaque année se composait par hectare de :

72 kilogrammes d’acide phosphorique (à l’état de
superphosphate de chaux),
112 kilogrammes de potasse (à l’état de sulfate),
avec 112 kilogrammes de sulfate de soude
et 112 kilogrammes de sulfate de magnésie.

La fumure azotée appliquée à dose variable consis-