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LEÇONS ÉLÉMENTAIRES

Dans les contrées granitiques, on trouve quelquefois des sols, qui améliorés jadis par des apports très importants de matières calcaires, n’ont besoin que d’acide phosphorique pour montrer, au lieu d’une stérilité relative, une fécondité remarquable.

À certaines alluvions très calcaires, il ne manque que de la potasse, et l’addition d’un engrais riche en cette substance, développe la fertilité, qui demeurait à peu près nulle, tant que la potasse faisait défaut.

Mais il serait tout à fait superflu d’ajouter, en même temps que l’élément absent, les autres matières qui se trouvent eu quantité suffisante ; la fertilité n’en serait augmentée que dans des proportions très faibles.

Un défaut physique de la terre ou bien l’existence d’une cause nuisible à la végétation produisent des effets analogues à l’absence d’un des principes nutritifs nécessaires ; ils suffisent pour rendre presque stérile un sol richement pourvu.

Dans une terre excellente qui demeure imprégnée par les eaux souterraines, l’air ne pénètre plus au voisinage des racines, la végétation languit et devient même impossible. Aucun engrais ne serait capable de restituer la fertilité qui, en réalité, existe toujours ; il faut pour la faire apparaître, supprimer la cause de souffrance en débarrassant le sol des eaux stagnantes qui y séjournent ; le drainage rétablira la fertilité.

Dans une terre trop sèche, la nutrition végétale ne peut avoir lieu faute d’eau. Alors l’irrigation s’impose ; si elle est impossible sous un climat constamment sec, les richesses nutritives de la terre demeurent sans emploi.

Il peut arriver aussi qu’un sol très riche en azote, en potasse, en acide phosphorique et même en chaux, ni trop sec, ni trop humide, ne fournisse néanmoins qu’une végétation languissante qui semble réclamer le secours d’engrais extérieurs. C’est lorsque le calcaire (carbo-