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LEÇONS ÉLÉMENTAIRES

Ceci montre qu’il ne faut pas attacher une trop grande importance à la quantité totale de potasse qui se trouve dans une terre végétale.

Dans l’analyse agricole, telle qu’elle est pratiquée habituellement[1], on n’obtient jamais à beaucoup près la potasse totale, mais seulement la quantité de potasse soluble en quelques heures dans l’acide azotique concentré chaud ou l’eau régale chaude. Si la dose ainsi mesurée est grande, il arrive d’ordinaire que la nutrition potassique est suffisamment assurée.

La quantité absolue[2] de potasse contenue dans la terre varie dans des limites très étendues. Les terrains d’origine granitique ou volcanique sont le plus souvent assez riches et contiennent jusqu’à 10 grammes de potasse par kilogramme de terre fine. Les terres argileuses en sont d’ordinaire bien pourvues, tandis que les sols calcaires n’en renferment que des proportions assez faibles.

Pratiquement, on peut considérer comme suffisamment riches en potasse les terres qui contiennent, par kilogramme, 1 à 2 grammes de potasse totale (évaluée par la méthode usuelle). Au-dessous de 1 gramme par kilogramme de terre, la teneur en potasse est habituellement insuffisante pour subvenir aisément aux nécessités des récoltes : l’addition d’engrais potassiques est utile. Elle serait, au contraire, inutile, voire même nuisible, dans un sol riche en potasse.

Chaux. — La chaux est indispensable à la nutrition végétale, mais sa présence dans le sol est également rendue nécessaire par d’autres effets très importants dont nous avons parlé antérieurement.

L’ameublissement du sol ne peut persister sous les

  1. Voir note V à la fin du volume.
  2. Mesurée comme il vient d’être dit.