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LEÇONS ÉLÉMENTAIRES

5 décigrammes d’acide phosphorique, a besoin d’engrais phosphatés : si on ne veut pas lui en fournir, par exemple lorsque les autres éléments de fertilité sont médiocres, il convient de la consacrer à la culture forestière, qui est la moins exigeante en acide phosphorique.

En général, toutes les fois que la dose d’acide phosphorique est inférieure à 1 gramme, l’addition d’engrais phosphatés sera utile. Dans une terre contenant plus de 1 gramme par kilogramme, cette addition serait inutile, ou du moins peu utile, et en général non rémunératrice.

Potasse. — La potasse existe dans le sol sous des formes bien différentes. La majeure partie se trouve à l’état de silicates insolubles, provenant de la destruction des roches granitiques.

Les eaux souterraines, toujours chargées d’acide carbonique, enlèvent à ces silicates de petites quantités de potasse, qui passent à l’état de carbonate dissous.

Ce dernier est consommé par les plantes ou bien se fixe sur les particules d’humus ou d’argile, qui le retiennent avec énergie. Cette potasse ainsi fixée sur la terre y constitue une véritable réserve nutritive, qui demeure constamment à la disposition des racines. Un sol dénué du pouvoir absorbant, tel qu’un sol sablonneux, pourrait être fort riche en potasse sans qu’il en résulte pour la végétation un bénéfice notable, puisque la potasse mise en liberté par les transformations lentes de la terre, ne serait pas conservée pour les besoins de l’alimentation végétale.

Cette dose de potasse visiblement nutritive peut être évaluée avec quelque précision : il suffit d’épuiser la terre par une très grande quantité d’eau, qui finit par enlever presque entièrement toute la potasse fixée sur les particules terreuses. Elle est toujours peu élevée, et sa proportion à la potasse totale varie beaucoup