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LEÇONS ÉLÉMENTAIRES

valent. Mais, par le fait même de la diversité de la matière phosphorée, on peut prévoir de réelles difficultés pour la doser et apprécier son assimilabilité relative.

Aussi les quantités d’acide phosphorique indiquées dans une terre varient beaucoup avec les procédés analytiques dont on fait usage. L’acide chlorhydrique étendu de beaucoup d’eau, ne peut dissoudre à froid qu’une faible proportion de matière phosphorique : le même acide, employé concentré ou chaud, opère une dissolution plus avancée, mais qui est encore loin d’être totale.

M. Berthelot a publié sur ce point des résultats semblables à ceux qu’il a donnés pour la potasse (voir ci-dessus).

Une même terre a été soumise à des traitements différents : lavage prolongé par l’acide chlorhydrique très dilué, épuisement à chaud par le même acide moins étendu, attaque pendant seize heures consécutives par l’acide nitrique pur et bouillant ; enfin, attaque par l’oxygène au rouge en présence du carbonate de soude. Cette dernière méthode fournit avec certitude la totalité du phosphore que contient le sol. Voici les doses d’acide phosphorique, ainsi obtenues dans chaque cas, pour 1 kilogramme de terre fine sèche :

Acide chlorhydrique très étendu 0gr31
Acide chlorhydrique étendu chaud 0gr93
Acide nitrique pur et bouillant 1gr41
Méthode rigoureuse 1gr47

On voit que l’action, suffisamment prolongée de l’acide nitrique pur et chaud, fournit à peu près totalement la teneur phosphorique de la terre. C’est le mode opératoire habituellement pratiqué dans les analyses de terres, mais le plus souvent l’attaque ne durant pas assez, les valeurs trouvées doivent être trop faibles.