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LEÇONS ÉLÉMENTAIRES

à cause de la présence dans les tissus végétaux, de liquides acides, qui contiennent des acides oxalique, tartrique, citrique.

Faut-il donc substituer à l’eau pure, un acide végétal plus ou moins concentré ?

On comprend que des divergences fort grandes soient intervenues dans les méthodes de recherches, et comme les résultats varient avec le procédé mis en usage, il sera nécessaire dans chaque cas, de bien indiquer quel procédé a été suivi.

Ainsi dans une terre de Meudon, la potasse totale (dosée par la méthode rigoureuse du fluorhydrate d’ammoniaque) s’élevait à 8gr9 par kilogramme de terre fine. (M. Berthelot.)

Or, par un traitement prolongé à l’eau pure, on ne pouvait lui enlever plus de 0gr2 de potasse, soit de la quantité totale.

L’eau sucrée, l’eau chargée d’acide carbonique, en enlevaient le double, soit environ .

Avec l’acide acétique étendu, le poids enlevé était le triple de celui extrait par l’eau pure, soit .

L’acide nitrique étendu, l’acide chlorhydrique dilué, parvenaient à extraire du poids total.

Avec l’acide nitrique concentré et chaud, selon les procédés habituels des laboratoires agricoles, on recueillit seulement 1gr03 de potasse, soit au maximum de la dose réelle.

La majeure partie demeure donc inattaquée même par l’action prolongée de réactifs puissants. Ces quantités de potasse seront-elles à jamais inutiles à la végétation ? l’action des siècles les rendra-t-elle utilisables ? Il serait fort difficile de répondre. Nous sommes très mal fixés sur le degré réel d’assimilabilité de la potasse dans cette terre.

Examinons successivement à ce point de vue les matières minérales les plus nécessaires.