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LEÇONS ÉLÉMENTAIRES

au moyen de la connaissance physique d’une terre, ne sauraient offrir des garanties bien sérieuses. Le plus souvent, les sols calcaires contiennent de l’acide phosphorique, mais il peut s’en trouver où cette matière fait défaut.

Analyse chimique du sol. — Il est donc nécessaire de chercher directement la composition chimique de la terre. De même que nous avons un grand intérêt à savoir combien d’azote s’y trouve à la disposition des végétaux, nous devons aussi connaître combien il y a de phosphore, de potasse, de chaux, et aussi, quoique la question paraisse moins importante, combien il y a de magnésie, de soufre, de fer et des autres substances qui peuvent jouer un certain rôle, dans l’alimentation minérale des récoltes.

On s’adresse à la chimie et on lui demande d’analyser la terre.

Le problème ainsi posé peut toujours être résolu, mais la solution n’aurait qu’une utilité assez médiocre.

Quand il s’est agi de l’azote du sol, nous avons indiqué trois états distincts : l’un, immédiatement utilisable par les plantes, mais de conservation difficile, l’azote nitrique ; l’autre, également utilisable, moins fragile que le premier, l’azote ammoniacal ; le troisième, l’azote organique, incapable d’être absorbé tout de suite, mais constituant une réserve qui peu à peu fournit les deux premières formes. Il est de beaucoup le plus important, c’est un véritable capital azoté, susceptible de s’accroître en vertu de certaines actions lentes.

Assimilabilité relative des principes du sol. — Il y a lieu de faire pour les matières minérales du sol, des distinctions analogues ; il convient de séparer celles qui sont assimilables tout de suite, de celles qui ne le sont pas encore, et parmi ces dernières, il faudrait