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monnaie byzantine.

Aussi pour couper court aux fraudes et aux discussions que devait souvent amener un pareil étal de choses, le gouvernement dut établir des poids-étalons rigoureusement contrôlés, auxquels on donna le nom d’exagium solidi. Ces exagiums à flan de cuivre, et dont on trouve encore des exemplaires dans les grandes collections, étaient indifféremment de forme ronde ou carrée, et avaient juste le même poids que le sou d’or neuf, c’est-à-dire un soixante-douzième de livre ; ils étaient confiés, tant à Constantinople que dans les principales villes de l’empire, à des agents spéciaux qui étaient tenus de procéder au pesage officiel des matières ou des monnaies d’or, toutes les fois qu’ils en étaient requis par les parties intéressées. La Novelle XXV de Théodose II et de Valentinien III, qui traite de ce sujet, s’exprime ainsi : « De ponderibus quoque ut fraus penitus amputetur, a nobis aguntur exagia quæ sub terminatione superius comprehensa sine fraude debeant custodiri[1]. »

Je trouve encore l’exagium mentionné dans une phrase de Zonaras (lib. XVI, p. 203, édit. de Paris), où cet auteur accuse Nicéphore Focas d’avoir diminué le poids des monnaies « cum hactenus singuli nummi (c’est-à-dire les sous d’or) exagii pondus haberent. » Au reste, Cédrénus adresse le même reproche à cet empereur.

La monnaie byzantine d’or était livrée par l’hôtel monétaire dans des bourses portant l’indication du poids[2] ; elle comptait trois nominaux, savoir :

Le sou d’or (solidus chrysos ou numisma) ;
Le demi-sou (semissis ou zmismion) ;
Le tiers de sou (triens, iremissis, trismizim ou kokkos).

Dans l’empire d’Orient, le sou d’or conserva longtemps l’aspect, la forme extérieure et le module des sous de Constantin

  1. Décret de Julien de l’an 363. — Cod. Théod. XII, 7. 2. — Cod. Justitien. X. 71. 2 : Emptio venditioque solidorum etc.
  2. Édit de Justinien II. C. 3.