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monnaie byzantine.

logique, on distingue facilement un double courant parallèle de monnaies byzantines, frappées à Ravenne après que Bélisaire s’en est emparé, et celte ville parait être devenue alors l’atelier principal d’où sont sorties, sous Justinien Ier, la première monnaie de la série italienne byzantine et la dernière pièce de la suite des Ostrogoths. Quant aux premières monnaies des Lombards, on doit les rechercher parmi les imitations barbares des types contemporains. Cette série occidentale de monnaies byzantines, d’une fabrique si différente de celle des provinces d’Orient, commence à se prononcer assez distinctement du temps de l’exarchat de Ravenne et se prolonge jusqu’au règne de Léon l’Isaurien. Les prototypes byzantins sont ensuite reproduits dans toute la péninsule, tant par les ducs de Bénévent que par la dynastie normande de Naples et de Sicile, et ce n’est guère que dans le treizième siècle que disparaît en grande partie sur les monnaies l’influence byzantine[1]. En outre, quel est le numismate ou même l’amateur un peu exercé qui, en maniant sa collection et mieux encore en examinant les séries plus complètes des grands musées, n’ait été frappé de l’absence totale de monnaies d’or des rois ostrogoths d’Italie et des rois vandales d’Afrique, tandis qu’on trouve en assez grande quantité leurs monnaies d’argent et celles de cuivre ? Il est fort à présumer cependant que Théodoric, Athalaric, Théodahat, Witigès et Baduéla ont dû émettre des monnaies d’or qui, par analogie avec celles d’argent ou de cuivre, offraient pareillement les effigies d’Anastase, de Justin Ier ou de Justinien. Ces sous d’or avec leurs subdivisions n’ont pas encore été signalés et personne, que je sache, n’a pu les distinguer à une marque certaine. C’est donc également là un sujet neuf et vaste qui, je l’espère, ne tardera pas à être

  1. Ces idées ont été déjà développées en partie dans on article anonyme de la Revue anglaise du Samedi Saturday Review) du 2 A août 1861 ; mais j’ai tout lien de croire que la modestie de M. le comte de Salis l’a empêché de signer son nom au bas de cette intéressante notice.