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monnaie byzantine.

qui devint après lui un attribut fréquent des empereurs d’Orient et même des premiers rois de France. Ainsi sur le portail de Saint-Germain des Prés, à Paris, la tête de Clovis et celle de ses quatre fils sont entourées du nimbe.

Un sou d’or de Léon Ier porte sur son avers le buste à gauche de cet empereur, qui pour la première fois tient le volumen dans sa main droite et une longue croix dans l’autre main. Ces deux symboles, ainsi que le globe crucigère, adopté plus tard par Justinien Ier sur ses monnaies, sont restés dans l’empire d’Orient les attributs et les insignes du pouvoir impérial. Le volumen est un cylindre ou rouleau qu’on voit fréquemment, sur les monnaies byzantines, aux mains de la plupart des empereurs ; ce symbole est quelquefois pris pour la mappa, que les empereurs ou les grands personnages qui donnaient au peuple des jeux publics lançaient dans le cirque, lorsqu’ils voulaient faire commencer le spectacle. Suivant quelques auteurs, le volumen est aussi un objet de même forme que les sénateurs portaient ordinairement à la main comme emblème des décrets et des lois qu’ils étaient appelés à rédiger. Le volumen est également nommé acacia par Codinus, d’après qui c’est un sachet d’étoffe, contenant du sable ou de la poussière, sachet que les empereurs tenaient sans cesse à la main pour leur rappeler la fragilité de la créature et les engager à se montrer humains et modérés. Enfin on désigne sous le nom de rotulum les grandes pancartes que tiennent certaines figures du moyen âge placées aux porches des églises gothiques, et sur lesquelles sont écrits des textes de l’Écriture sainte ou les noms de ces personnages.

Le globe figure sur beaucoup de monnaies romaines et notamment sur des deniers d’Auguste. On a retrouvé de ces globes primitifs dont l’intérieur, divisé en trois compartiments, était destiné à renfermer de la terre apportée des trois parties de l’univers ancien : l’Europe, l’Asie et l’Afrique ; c’était un symbole significatif de la puissance romaine, qui aspirait à do-