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monnaie byzantine.

indices nouveaux apparaissent, les types ordinaires des revers romains ont été abandonnés et des lettres de l’alphabet grec font irruption dans la paléographie des légendes. Justinien introduit sur sa monnaie de cuivrer usage des dates, qui se continue jusqu’au règne de Léon III. Au commencement du septième siècle, Héraclius, dont au reste la monnaie est barbare, emploie le premier sur quelques-uns de ses bronzes frappés probablement à Carthage, une légende grecque : єn.tŏto.nika ; mais bientôt, et surtout à partir du règne de Justinien II Rhinotmète, la monnaie prend de plus en plus le caractère byzantin qu’elle conservera désormais ; on y remarque plus de fixité dans le costume officiel et la représentation des empereurs, ainsi que dans l’emploi de certains types, de symboles accessoires, et de quelques légendes consacrées. Enfin, dès le huitième siècle, les inscriptions grecques commencent à remplacer presque complètement les légendes latines. Au commencement du onzième siècle, sous Constantin XI, nous trouvons les monnaies concaves, dont nous ne connaissons point l’origine légale, attendu qu’aucun document ne nous a renseigné sur la date précise de leur introduction, ni sur les motifs qui en ont fait adopter et continuer l’usage. Elles sont mentionnées pour la première fois dans le texte d’une charte de Basile et Constantin, rapportée par Ughelli, t. VIII, p. 1361, et citée par Ducange, dans son Glossaire, t IV, qui en extrait ce passage : « Ut quia consuetudo est ut fidèles recognoscant dominum suum et honorent de suis bonis, per unumquemque annum scyphatos Impériali curiœ persolvant. » On est, ce me semble, en droit d’induire de cette phrase que les monnaies concaves existaient déjà, puisqu’on les recevait au trésor impérial. Après Alexis Ier Comnéne on ne lit plus de légendes latines sur la monnaie byzantine, et il peut être considéré comme le premier empereur d’Orient qui fut réellement grec, remarque qui a été faite également par M. G. Finlay, dans l’excellent ouvrage qu’il a publié en 1847, sous le litre de : Greece under the Romans. In-8, t. Ier, p. 545.