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"`t6?," par les eaux, au pont de Lunel : c'est le lieu de France ou j’aimerois le moins à m`établir.

la lettre de l’envoi empressé aux voyageurs de perdrix, d’0rwlans et de gîace, cequî ne permet guère de supposer qu’on fût déja en hiver. Enfin il résulte de la lettre au comte de Bussy, du :5. juillet r673, citée plus haut, que Mme de Sévigné, après le séjour de deux mois de Corbinelli â·Grignan, avait été se promener en Provence, et la manière dont elle s’ex·prime donne lieu de penser qu’elle ne fit pas un seul voyage, mais qu’elle en fit plusieurs pendant son séjour, à des époques différentes, comme il convenait pour éviter une trop grande lhtigue. Le voyage de Montpellier fut l’une deces promenades, et sans ’doute la première. Notre lettre donne lieu de penser que Mme de Sévigné, lorsqu’elle l'écrivit, n’avait quitté Mme de Grignan que depuis peu, et qu’elle comptait la rejoindre bientôt (voyez l‘avant-dernier alinéa dc la lettre); cela peut-il s’accorder avec l'idée d’un long voyage fait au mois de décembre, et qui se serait prolongé jusqu’à la fin du mois de janvier ? Il- semble donc naturel d’admettre que Mme de Sévigné quitta Grignan, pour se rendre à Montpellier, au commencement du mois d’octobre 1672, et qu’elle rentra. peu de temps après â Grignan’; qu’elle alla un peu plus tard â Aix, dans les premiers jours de décembre, et que de là elle se rendit à Lambesc pour assister â Pouverture de l’Assemblée des Communautés, qui eut lieu le xy décembre; qu’elle rentra à Grignan, où sa fille était encore restée pendant ce second voyage, le 20 décembre, et qu’elle revint de nouveau â Aix,—¢-cette fois avec Mme de Grignan, —dans les premiers jours de janvier 1673, et qu’elle y passa l'hiver, comme elle nous l'apprend elle-même dans sa lettre au comte de Bussy, citée plus haut : cc J'ai passé l'hiver â Aix avec ma fille ; elle a pensé mourir en accouchant, et moi de la voir accoucher si malheureusement. » C’est pendant ce séjour prolongé à Aix qu’il faut placer le voyage à Marseille. avec M. de Grignan, vers la En de janvier (lettre du ag janvier 1674, citée plus liant}, et c’est pendant cc voyage qu’ont dû être écrites les trois lettres datées de Marseille, figurent sous les n°= 311, 312 et 3.13 dans Pédition des Grands écrivains dc îà France, et qui, pour toute inscription, ne contiennent, comme la nôtre, que l'indication du lieu et du jour de la semaine, et que Perrin et la plupart des éditeurs avaient supposé, sans preuve suffisante, avoir été écrites pendant le mois de décembre 167:. Il est à remarquer, en effet, que tandis que notre lettre et la lettre du ao décembre, datée de Lambesc, font parfaitement connaitre qu’â l'époque ou Mme de Sévigné les écrivait .Mme de Grignan était au