Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/82

Cette page n’a pas encore été corrigée

-76-

grandes lettres. [1]Aimez-moi toujours : voilà de quoi je ne vous dispense pas, non plus que je ne prétends cesser de vous aimer, ma chère Comtesse, tant que je vivrai. Mille baisemains à ce cher Comte; recevez les amitiés de mon fils et de son épouse.

1184. DE CHARLES DE SÉVIGNÉ

A MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, dimanche 12. juin.

J’aimerois bien mieux avoir fait votre lettre à Mlle Descartes, je ne dis pas qu’un poëme épique[2] mais que la moitié des œuvres de son oncle j’en suis enchanté, et jamais Rohault[3]que vous citez, n’a parlé si clairement. En mon particulier, je vous assure que si l’inquisiteur d’Avignon vous laisse la liberté, après que vous lui aurez expliqué votre doctrine, je la tiendrai pour orthodoxe, et pour la seule raisonnable[4],qu’on puisse avoir dans un mystère de foi : ne croyez pourtant pas que cette lettre, que je loue de si bon cœur, et même que j’admire, soit sans défaut elle en a un que j’ai eu bien de la peine à corriger; c’est une écriture aussi difficile à déchiffrer, que

  1. 25. De si longues lettres.» (Editions de 1737 et de 1754). La fin à partir d'ici, se lit seulement dans notre manucrit.
  2. Lettre 1184. 1. « Non-seulement qu’un poëme épique. » {Édition de 1754.)
  3. 2. Jacques Rohault, auteur d’un Traité de physique suivant les principes de Descartes, et de divers autres ouvrages dans lesquels il a développé les systèmes de ce philosophe. (Note de l’édition de 1818.) Né en 1620, à Amiens, Rohault mourut en 1675, à Paris.
  4. 3. « Et même pour la seule raisonnable, etc. » (Édition de 1754.)