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trouvés si beaux et m’a fait tant de plaisir en me lés expliquant, que je vous lés envoie, croyant que vous aurez quelque joie de voir qu’on rend quelquefois hommage à la vertu. Celle- de Mme d’Epernon[1] vous est obligée du bon tour que vous donnez à la fin de sa lettre. Je suis tout à fait de votre avis; et de plus, c’étoit la môde d’en user ainsi, quand elle a quitté le monde. Il est honnête qu’elle n’ait pas suivi ce qui s’ est passé depuis qu’elle n’y est plus. Ces sortes de princesses appeloient fort bien les femmes de qualité ma cousine, et elles répondoient Madame.

Notre paquet de la ville de Vitré, tout entier, n’est point venu, et par conséquent votre lettre est à Domfront en Normandie, car c’est celui de cette ville qui nous est venu, et le nôtre y est demeuré. Ce désordre arrive quelquefois. J’espère que j’en aurai demain lundi deux ensemble. Je les souhaite avec empressement : huit jours sont bien longs sans avoir des nouvelles de ma chère Comtesse. Nous -sommes aussi dans une grande ignorance de toutes les affaires publiques, et même de l’état de mon pauvre Beaulieu, dont je n’attends que la mort avec beaucoup de chagrin. Nous serons demain instruits, de tous côtés ; car Monsieur de Rennes[2]15, qui revient de Pa-

    OEuvres (1694), avec ce titre : A la stampe (2è édition, 1698 : A l’estampe) d’un fameux docteur. Per quem relligïo stetit inconcussa fldesque Magnanima et pletai et constans régula veri, Contemplare virum se totam agnoscit in illo Rugis pulchra suis patrum red’w’wa senectus. Plus tard (en 1694) Santeul composa en l’honneur d’Arnauld une épitaphe en sept vers latins, qui fit beaucoup de bruit et eut des suites plaisantes, au sujet desquelles on peut voir le Port-Royal de M. Sainte-Beuve, tome V, p. 599.

  1. 14. Voyez ci-dessus, p. 499 et note 16. Mme de Sévîgné avait d’abord écrit : « Mlle d’Epernon. »
  2. 15. Jean-Baptiste de Beaumanoir de Lavardin. Il revenait sans doute de l’assemblée du clergé, qui s’était ouverte à Saint-Germain