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ces officiers sont consternés ; le maréchal de Bellefonds[1] y perd son bien ; mais apparemment cette belle place sera bientôt remplie. Mme la maréchale d’Humières étoit debout auprès de Mme de Chaulnes comme le Roi venoit souper ; il démêla cette maréchale, et lui dit, en se mettant à table : « Madame, vous pouvez vous asseoir[2]. » Elle fit une grande révérence et s’assit, et l’histoire finit ainsi. On dit que sa fille[3] ne fera de duc que son mari, et qu’elle finira là.

J’ai écrit à notre bonne duchesse de Chaulnes que je la priois de nous donner M. Rochon le 2è de mai, pour notre requête civile ; qu’il y faisoit un principal personnage, et que je ne serois pas seule à lui demander cette grâce.

Je suis en vérité ravie que M. de la Garde soit payé de sa pension.

AU COMTE DE LA GARDE.

MONSIEUR, trouvez bon que sans cérémonie, et d’un cœur qui sent votre joie, je vous dise la part que j’y prends. J’entre plus que personne dans toutes les raisons de justice qui vous la font sentir. Ma fille en est touchée comme vous, et vous aime, et vous estime, et

    sept heures et demie du soir), au moment où Mme de Sévigné écrivait ces mots.

  1. 11. Il était premier écuyer de la Dauphine voyez tome VI, p. 182. -- La première édition où cette lettre a paru (1814) donne, par erreur, à la ligne suivante : « assurément », pour « apparemment, » dont le sens est ici bien préférable.
  2. 12. La Gazette du 8 avril annonce que « le Roi a fait duc le maréchal de Humiéres. »
  3. 13. Anne-Louise-Julie de Crevant, duchesse d’Humières. Elle épousa le 15 mai 1690 Louis-François de Chapes, fils du second lit du duc d’Aumont, né en 1671, qui prit le titre de marquis d’Humières. Le maréchal lui céda le titre de duc au mois d’août suivant. -- On prédisait, à ce qu’il parait, nous ne savons pourquoi, que la fille du maréchal n’aurait point de fils à qui elle put transmettre le titre de duc.