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par amitié, et par ancienne considération ce que l’autre devoit faire par honnêteté. II a une envie démesurée de donner un lieutenant de Roi à M. de Molac[1], pour faire sa charge ; mais la presse n’est pas grande aux conditions d’obéir à l’Intendant. Il est aussi de notre confidence pour l’arrière-ban.

NE[2] reconnoisséz-vous pas M. de Chaulnes, d’avoir fait écrire le pape à sa chère fille Mme de Maintenon[3]? Elle est si touchée de ce bref, qu’elle en a remercié Mme de Chaulnes avec un air de reconnoissance qui passe la routine des compliments. Ce n’est point elle qui me le mande ; et même, chacun de ceux qui m’écrivent croyant que l’autre m’eût[4] envoyé la copie de ce bref, il se trouve que je ne l’ai point eu ; enfin j’ai prié qu’on me l’envoyât. Cette duchesse me mande que Madame la Dauphine s’en va, elle est enfin dans la dernière extrémité[5]. Tous

  1. 6. Le marquis de Molac de Rosmadec était « lieutenant général au comté nantois, ville et château de Nantes. » (État de la France de 1689, p. 422 -- Pommereuil était intendant de Bretagne : voyez ci-dessus, p. 128, note 19, et p. 169.
  2. 7- Cet alinéa se trouve dans notre ancienne copie, qui, comparée à l’original autographe, présente trois ou quatre petites variantes sans importance. Dans le volume de lettres inédites de 1827 (p. 24-26) on en avait fait par erreur une annexe de la lettre du 19 février (l’avant-dernière de mars dans notre édition, p. 479-488).
  3. 8. Mme de Maintenon écrivait au duc de Richelieu, le Ier mai 1690 : II est vrai, Monsieur, que Sa Sainteté m’a honorée d’un bref qu’on dit être fort obligeant ; mais je n’en vaux pas mieux pour cela, et tous ces honneurs ne sont qu’une suite de celui que le Roi me fait. » Ce bref, daté du 18 février, a été inséré, eu latin et en français, dans le Mercure d’avril 1690, p. 289-294. Aux archives de Seine-et-Oise, dans le fonds de l’abbaye de Saint-Cyr, on conserve une copie 1° dé la traduction de ce bref, presque entièrement identique avec celle du Mercure, 2° de la réponse de Mme de Maintenon au pape.
  4. 9. Il y a mut (sic) dans l’autographe ; m’ait dans notre ancienne copie.
  5. 10. La Dauphine était déjà morte depuis trois jours (le 20 avril, à