celui-ci. La déroute de notre pauvre d’Harouys est bien plus aisée à comprendre : passionné de faire plaisir à tout le monde, sans mesure, sans raison ; cette passion offiisquant toutes les autres, et même la justice, voilà un autre prodige ; mais c’est mourir, d’une plus belle épée. Vous cohnoissiez le livre de M. du Bois[1] ; ma bonne, votre goût est exquis à consulter ; cette lecture reconfirme encore[2] la vérité de notre religion, je le trouve fort beau ; je ne suis pas encore aux Mœurs de l'Eglise : je ne remercierai point M. du Bois (il est trop heureux que vous approuviez son livre), mais bien M. de Grignan[3] de la bonté qu’il a de vouloir bien demeurer[4], avec vous et avec son aimable famille. Pour moi, j’y suis toujours, comme je vous l’ai dit[5], et j’y pense sans cesse dans ces bois, où le soleil brille comme en Provence, où je relis vos lettres[6].
- DE CHARLES DE SÉVIGNÉ.
CE seroit être ingrat envers Dieu, ma petite sœur, de ne pas profiter de là pleine et parfaite santé de ma mère pour la laisser faire carême, au moins jusqu’à ce qu’elle en ressente la plus légère incommodité. Dans ce temps je ferai mon devoir, et j’userai de tout le pouvoir et de toute l’autorité que je me serai acquise par cette
- ↑ 42. Le livre de la Véritable religion, et des Moeurs de l’Eglise catholique. Voyez la lettre du 29 janvier précédent, p. 434 et note 5.
- ↑ 43. « Votre goût est exquis; cette lecture confirme encore, etc. » (Édition de 1754)
- ↑ 44. « Mais je remercierai M. de Grignan. » (Ibidem.)
- ↑ 45. Dans notre manuscrit, par une faute de copiste, on lit demander, au lieu de demeurer.
- ↑ 46. « Comme je vous ai dit. » (Édition de 1754)
- ↑ 47. « Et où je relis vos lettres avec tant de plaisir. » (Ibidem.) La lettre finit ici dans l’édition de 1754. Ce qui suit n’est que dans le manuscrit.