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nant, et courant comme un forcené, il ne voulut jamais se rapprocher du Père, s’en alla rejoindre la compagnie, qui étoit demeurée dans la salle où l’on mange : ici finit l’histoire, le rideau tombe. Corbinelli me promet le reste dans une conversation ; mais moi, qui suis persuadée que vous trouverez cette scène aussi plaisante que je l’ai trouvée, je vous l’écris, et je crois que si vous la lisez avec vos bons tons vous la trouverez assez bonne[1].

Ma fille, je vous gronde d’être un seul moment en peine de moi quand vous ne recevez pas mes lettres : vous oubliez les manières de la poste ; il faut s’y accoutumer et quand je serois malade, ce que je ne suis point du tout, je ne vous en écrirois pas moins quelques lignes, ou mon fils ou quelqu’un ; enfin vous auriez de mes nouvelles, mais nous n’en sommes pas là.

On me mande que plusieurs duchesses et grandes dames ont été enragées, étant à Versailles, de n’être pas du souper des Rois [2] : voilà ce qui s’appelle des afflictions. Vous savez mieux que moi les autres nouvelles. J’ai envoyé le billet du Bigorre[3] à Guébriac, qui vous rend mille grâces : il est fort satisfait de votre Cour d’amour[4] Je trouve Pauline bien suffisante de savoir les échecs ; si elle savoit combien ce jeu est au-dessus de ma portée, je craindrois son mépris[5] . Ah! oui, je m’en

    dessus, et criant comme un fou, entame une autre dispute ; le Père s’échauffe de son côté, et après quelques discours fort vifs de part et d’autre, Despréaux prend Corbinelli par le bras, s’enfuit, etc. » (Édition de 1737.)

  1. 31. Vous en serez assez contente, (Édition de 1754.) ̃ Le petit alinéa qui suit n’est que dans l’édition de 1737.
  2. 32. «  Du souper dit jour des Rois.  » (Édition de 1754.) Voyez le Journal de Dangeau, au 5 janvier 169Q.
  3. 33. « De Bigorre. » (Édition de 1754.)
  4. 34. Voyez ci-dessus, p. 308 et note 14, 381 et note 3.
  5. 35. «  Je craindrois son mépris, si elle savoit combien ce jeu est au-dessus de ma portée ;  » (Édition de 1754.) -- Ce qui suit, jusqu’à