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tresse devoit être bien affligée de le voir expirer en baisant sa main;

[1]je doute, comme vous, qu’elle se soit faite


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    mar IV, frère aîné de Guilhem, qui reçut de l’empereur Frédéric Barberousse « à San-Salvatori près Pavie, le 22 avril 1164, l’investiture de ses domaines, comprenant la seigneurie de Monteil, la seigneurie de Grignan et les places qui en dépendaient. L’Empereur, ajoute M. Aubenas, lui confirma le droit de pleine puissance…. tous les attributs, en un mot, de la souveraineté, ainsi qu'en avaient déjà joui ses ancêtres porte la charte, ce qui suppose une indépendance bien plus ancienne. Seulement l’Empereur se réserva l’hommage supérieur. Mais cette restriction ne diminuait en rien la puissance des Adhémar….. les barons de Grignan se trouvaient au même rang que les princes de Forcalquier, de Dauphiné, de Valentinois et d’Orange. »

  1. 6.La maîtresse de Guilhem Adhémar était la comtesse de Die, que Nostradamus met aussi au nombre des anciens poëtes de la Provence : «  » La Comtesse de Die estoit de ce temps une dame fort sage et vertueuse, de grande beauté et honneste maintien, docte en la poesie, et en rithme Prouensalle…. fut amoureuse de Guillem Adhemar…. à la louange duquel elle a escript plusieures belles chansons, en l'une desquelles elle monstre qu’il deuoit estre vn fort beau et vertueux gentilhomme, et bon Cheualier ; car estant elle issue de noble et illustre maison, fille du Comte de Die, dic; t qu’vne dame, auant que mettre son amour et son cœur à vn cheualier, se doit bien aduiser ; car elle en a choisi vn entre mil, qui est preux, vaillant et adroict aux armes. Le Cheualier Adhemar prisoit tellement les œuures de ceste Comtesse, qu’il les portoit ordinairement auec luy, et quand il se trouuoit en compagnie des Cheualiers et des dames, il chantoit quelques couplets des chansons de sa Comtesse. On trouue parmy les chansons de ceste magnanime Comtesse, que le Cheualier Adhemar se trouuant malade extrêmement de l’amour de ceste Comtesse, comme transporté de son sens, parce qu’on luy auoit rapporté qu’elle deuoit espouser le Comte d’Embrunois, elle sçachant sa maladie, le vint visiter auec sa mère la Comtesse; le Cheualier qui n’auoit qu’à rendre l’esprit, luy print sa main, et la baisa, et en souspirant rendit l’esprit. Les deux dames Comtesses, de ceste piteuse mort toutes explorées (sic), en furent tellement desplaisantes, que l a jeune Comtesse en demeura toute sa vie en mortel regret, et ne se voulut jamais marier ; ainsi se rendit religieuse à saînct Honnoré de Tharascon, et là composa et mist par escript plusieurs belles œuures. La mere de la Comtesse fist mettre le Cheualier Adhemar en sépulture, et luy fist bastir et dresser vn riche Mausollee, auquel fist entailler les hau!« faicts et gestes du Cheualier, ensemble certains hieroglyphes egvp-