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espoir[1]. Sa curiosité sera pleinement satisfaite ; il avoit reçu sur ce -sujet mille rogatons qui ne valoient rien. Que cet Adbémar est joli ! aussi qu’il est aimé !

[2]sa maî-

    M. de Calvy ressuscita Guillaume Âdheimar, un des ancêtres de M. le comte de Grignan, pour lui en porter des nouvelles. Ce gentilhomme fut un troubadour célèbre qui composa d’excellents ouvrages, et qui mourut d’amour pour la comtesse de Die. Dans ce temps-là les gentilshommes les plus distingués de la Provence s’appliquoient à la poésie. Les comtes de Provence en faisoient eux-mêmes, et les princes étrangers avoient chez eux des troubadours qui leur apprenoient cette langue et la manière de faire des vers provençaux. Alors les dames tenoient cour d’amour plénière en quelques endroits de la Provence, où elles prononçoient des arrêts sur les questions qu’on leur envoyoit. C’est de là qu’on a tiré les arrêts d’amour compilés par un procureur du parlement de Paris. Troubadour signifie inventeur, du mot provençal troubar, qui veut dire trouver, inventer, » Dans une lettre du 15 février 1690 la marquise d’Uxelles dit à la Garde au sujet de ce petit poème : « Mme la comtesse de Grignan est imprimée dans le Mercure galant pour de beaux ouvrages d’esprit qu’on lui adresse. Je ne saurois trouver son nom qu’il ne me fasse un très-grand plaisir à lire, et j’ai vu avec la même satisfaction ce que c’étoit que les troubadours, et mourir d’amour pour une comtesse de Die. Un Adhémar : je ne m’étonne pas de ces sentiments si tendres et si polis de toute la race. » -- Mme de Grignan avait communiqué ces vers à sa mère avant qu’ils parussent dans le Mercure, qui, selon la coutume, est daté de la fin du mois (du 31 janvier).

  1. 4. «  Eût été au désespoir,  » (Éditions de 17337 et de 1784.) -- A la même ligne, l’édition de 1737 a remplacé satisfaite par contente.
  2. 5. « Mille autres rogatons, qui ne valoient rien. Ah ! que cet Adhémar est joli ! mais aussi qu’il est aimé!  » (Éditions de 1737 et de 1764.) -- « Guilhem Adhemar estoit gentilhomme Prouensal, grandement aymé et prisé de l’Empereur Frideric (Barberousse), pour son savoir et vertu. On estime qu’il fut fils de Gerard, auquel Frideric Empereur auroit infeodé la place de Grignan ; fut bon poete en la langue Prouensalle….. (Il) trespassa à Grazignan en l’an 1190. On a escript de luy qu’il fut inuenteur d’vn ieu à l’oreille, pour auoir commodité aux amoureux de descouurir leur amour, sans souspeçon des assistans. » (Les Vies des plus celebres et anciens poetes Prouensaux, par Jean de Nostradamus, Lyon, 1575, p. 45 et 46.) -- Voyez l’Histoire de Madame de Sévigné par M. Aubenas, p. 543 et suivantes. A la page 543, M. Auhenas dit que ce fut Giraud Adhé-