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̃ sentent pas[1] tous les millions qu’on va demander à la province[2]; ils ne songent qu’au retour du parlement dans cette pauvre ville, et dans ce palais le plus beau de France ; c’est où l’on tient les états[3] rien n’est plus magnifique : la curiosité y attire bien du mondé aussi, pour voir des visages tout nouveaux, le maréchal d’Estrées, M. de Pommereuil, M. d’Eaubonne6. Gervais le Fèvre, seigneur d’Eaubonne, conseiller au parlement, frère de Mlle d’Eaubonne (voyez tome IV, p. 177, note 30). Il avait épousé en 1680 Àgnès, fille d’Auguste-Robert de Pommereuil, seigneur de la Bretèche, conseiller d’État (premier intendant de Bretagne).6, M. de Lézonnet[4], au lieu de MM. de Chaulnes, de Fieubet ou de Harlay, d’Harouys ; les hommes aiment le changement. M. de la Trémouille passa, il y a trois jours, par Vitré ; il fut reçu[5] 8 à grand bruit, à cause de sa chevalerie :, c’est une des occasions où l’on redouble les honneurs, et même les redevances, selon le droit de certaines terres. Il a une terrible mine avec sa belle taille et ce cordon bleu ; il n’y a que M. de Grignan qui puisse lui être comparé, je dirois même par sa beauté[6], si je ne craignois d’offenser ce comte ; car il est certain que M. de la Trémouille le


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  1. 3. Les Bretons ne sentent pas. » (Édition de 1754-)
  2. 4. Le 23è octobre, le jour même où Mme de Sévigné écrivait ceci, les états de Bretagne accordèrent au Roi un don gratuit de trois millions. (Gazette du 29 octobre.)
  3. 5. «…...dans cette pauvre ville ; c’est dans ce palais, le plus beau de France, qu’on tient les états. » (Édition de 1737.)
  4. 7. On lit dans le Journal de Dangeau, à la date du 7 novembre 1687  : « M. de Lézonnet est député du tiers état. Il est sénéchal de Rennes, et vient d’acheter la charge de trésorier des états de Bretagne, qu’avoit le pauvre M. d’Harouis, que tout le monde regrette fort dans ce pays-la. La charge ne lui a coûté que cent mille francs; il se présentoit des gens qui en offroient davantage. »
  5. 8. «  A Vitré; il y fut reçu, etc.  » (Édition de 1754) Le duc de la Trémouille était de la dernière promotion de l’ordre du Saint-Esprit.
  6. 9. « Par la beauté. » (Édition de 1754.)