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lemands; et toutes ces couronnes dont elle s’entoure et s’enveloppe ; cette négligence en jouant à la bassette, et justement l’air qu’il faut avoir ; mais son étonnement[1] en voyant votre teint naturel[2]: elle vous trouve bien négligée de laisser voir la couleur des petites veines et de la chair qui le composent[3]. elle trouve bien plus aimable son visage habillé, et vous trouve, comme vous dites, toute négligée et toute déshabillée, parce que vous montrez le visage que Dieu vous a donné. Je ne m’étonne pas si avec de telles précautions on ne voit pas qu’elle a eu la vérole [4] ha! la belle parole ! c’est cette expression qui n’est point du tout fardée. MM. de Grignan.[5] sont bien habiles d'avoir trouvé ce teint tout naturel [6] voilà comme sont les hommes ; ils ne savent ni ce qu'il voient ni ce qu'ils disent ; j'en ai vu admirer des beautés bien peu admirables.» [7]

Vous [8] avez fait un joli voyage au Saint-Esprit ; vous avez vu M. de Bâville [9] la terreur du Languedoc ; vous » (Édition de 1737

  1. 13. « dont elle s'entoure et s'enveloppe ; son étonnement, etc.» (Éditions de 1737 et de 1754.)
  2. l4 « A la vue de votre teint naturel 
  3. 15. Elle vous trouve bien négligée, ma fille? de laisser voir la couleur des petites veines et de la chair qui composent le vrai teint.Edition de 1737.-- «  elle vous trouve bien négligée de laisser voir la couleur des petites veines et de la chair qui composent le vrai teint» (); elle vous trouve bien négligée de laisser voir la couleur des petites veines et de la chair. (Edition de 1754)
  4. 16. On disait au dix-septième siècle la vérole ou la petite vérole, dans le même sens. Voyez les Dictionnaires de Nicot (1606), de Furetière (1690), et celui de l’Académie de 1694.
  5. 17. « Elle trouve bien plus honnête d’habiller son visage ; et parce que vous montrez celui que Dieu vous a donné, vous lui paraissez toute négligée et toute déshabillé. MM de Grignan, etc. (Editions de 1737 et 1754.)
  6. 18. « d'avoir trouvé son teint tout naturel : » (Ibidem.)
  7. 19 « Ils ne savent ni ce qu'il voient ni ce qu'ils disent ; j'en ai vu qui admiraient des beautés bien peu admirables.» (Edition de 1754.) -- La lettre se termine ici dans notre manuscrit.
  8. 20. Dans l'édition, de 1737, cet alinéa est placé après le suivant.
  9. 21. Voyez tome III, p. 9 note 16.-- Dans l'édition de 1737 :