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même exprimée dans sa commission. Le Roi dit à M. de Croissi qu’il n’avoit point prétendu y comprendre les états ; M. de Croissi dit qu’il ne l’avoit pas bien compris[1] ; le Roi parut fâché ; mais voyant que ce n’étoit pas le maréchal qui avoit tort, il dit qu’il falloit donc lui mander qu’il les tiendroit, et dire à M. de Lavardin qu’il ne les tiendroit pas. Ce dernier, comme un bon courtisan s'est résigné avec respect à toutes les volontés du maître . Voilà ce que me mande Mme de Lavardin, avec mille amitiés et regrets de ce que son fils ne sera point en état de servir le mien. Cependant Mme de la Fayette m’envoie une lettre pour le maréchal d’Estrées, où elle le prie avec toute la force imaginable de donner cette députation à mon fils, dont elle lui dit mille biens, et de l’amitié qu’elle a pour moi, qui la rend sur cette affaire comme si c’étoit pour son fils[2]J'ai accompagné cette lettre d'une autre, et moln fils aussi[3] : nous verrons ce que tout ce mouvement produira. Cependant Mme de la Fayette me mande qu’elle est touchée de la vraie amitié que Mme de Chaulnes a pour moi[4] de sorte que je crois que si M. de Chaulnes a fait approuver au Roi le choix de mon fils, Mme de Chaulnes fera[5] que M. de Croissi l’écrira à M. le maréchal d’Estrées, et cela finiroit tout. Voilà bien du discours, ma chère enfant ; votre amitié vous expose à ce terrible détail ; je n’ai pas eu loisir[6]

  1. 15. M. de Croissi avoua qu’il n’avoit point fait de distinction. » (Édition de 1754.)
  2. 16. dont elle lui dit mille biens ; elle ajoute que son amitié pour moi la rend aussi vive que s'il était question de son fils (Ibidem.)
  3. 17. « Et Sévigné aussi. » (Ibidem.)
  4. 18. « Mme de la Fayette (sans cependant) me mande que Mme de CHaulnes est bien loin de s’endormir là-dessus. » (Ibidem.)
  5. 19. « Cette bonne duchesse fera.  » (Ibidem.)
  6. 20. «  Je n’ai pas eu le loisir. » (Ibidem.)