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ces occasions; M. de Chaulnes l’a fort priée de ne s’en point éloigner. Cette bonne duchesse a été en six jours[1] à Paris elle et son équipage ont pensé crever des chaleurs[2] je n’en trouve qu’en ce pays-ci ; votre bise vous ôte la canicule. Mme de Chaulnes[3] arriva deux jours avant le départ de son mari. Elle m’écrit avec une amitié extrême ; elle me mandera ce qu’aura fait M. de Chaulnes pour cette députation ; je suis fort assurée qu’ils en ont tous deux plus d’envie que moi : c’est leur affaire, ils le sentent bien. Je[4] vous dirai un de ces jours une amitié de cette duchesse, qui vous fera plaisir. Vous êtes un trop bon et trop aimable génie[5] d’avoir écrit à M. de Chaulnes sur la députation : votre frère vous en rend mille grâces, et vous embrasse mille fois. Yoilà bien parlé sur un même sujet, je vous en fais mille excuses, ma fille :c’est que dans une solitude, ces sortes de choses font de l’impression.

Nous eûmes pourtant lundi M. de la Faluère, et sa femme, et sa fille, et son fils ; ils soupèrent et couchèrent ici, et furent contents[6] de nos allées. Je ne sais que vous dire de notre flotte depuis le secours que vous nous avez envoyé[7], et que cette puissance est en mer, nous n’en savons rien ici. Un homme qui a de l’esprit disoit l’autre jour à Rennes qu’il n’avoit jamais vu ni entendu parler







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  1. 29. « …..dans ces occasions. Mme de Chaulnes a été en six jours, etc. » (Édition de 1737.)
  2. 30. « Périr des chaleurs. » (Édition de 1754.)
  3. 31. «Cette duchesse. » {Édition de 1737.)
  4. 32. Cette phrase et la suivante manquent dans l’édition de 1737, qui reprend : « Mais c’est trop parler sur un même sujet, etc. )
  5. 33. Voyez les lettres des 2 et 9 août précédents, p. 144, et p. 152 et 153.
  6. 34. « Ils furent contents. » (Édition de 1754.)
  7. 35. Tourville avait amené son escadre de la Méditerranée à Brest. Voyez la lettre de Bussy du 9 août précédent, p. 156.