dites bien vrai, ma fille . cette Providence dont nous savons si bien parler, ne nous sert guère dans les choses qui nous tiennent sensiblement au cœur ; nous avons tort; mais nous n’éprouvons que trop notre foiblesse dans toutes les occasions.
Mme de la Fayette1[1] m’écrit qu’elle vous a demandé de vos nouvelles, de celles du chevalier et de Pauline. Son fils est fort bien à Brest. Il y a eu une sotte occasion dans l’armée du maréchal d’Humières, où Nogaret a été dangereusement blessé[2]: s’il mouroit, je voùdrois reprendre l’ancienne alliance par ce côté-là, et que le marquis épousât cette héritière si jolie[3]. Monsieur d’Arles est à Forges ; je crois, comme vous, qu’il n’a été occupé que de vos affaires : voudroit-il bien nous le dire sans rire ?
Vous ne m’avez rien dit[4] cette fois de Monsieur le chevalier ; je croyois qu’il voulût prendre les eaux dans l’automne et dans le printemps, et passer l’hiver dans votre doux climat ; mais s’il ne le fait pas, je croirai toujours qu’il fait bien. Pour moi, ma fille, je ne sais si l’envie de vous voir cet hiver à Paris ne m’auroit pas fait surmonter des impossibilités ; car je vous assuré[5] que c’est cela que j’aurois eu précisément à combattre[6]20 :
- ↑ 15. Cet alinéa tout entier manque aussi dans l’édition de 1737.
- ↑ 16. En Flandre, près du camp des Estines, le 27 juillet. Le prince de Rohan « Reçut au genou, un coup de mousquet fort dangereux, et eut son cheval tué sous lui. Le marquis de Nogaret fut aussi blessé ; et le comte de Guiche eut un cheval tué sous lui. » (Gazette du 6 août.)
- ↑ 17. Marie-Madeleine-Agnès de Gontaut-Biron, que Nogaret avait épousée le 5 juillet précédent. Voyez la lettre du 4 février 1689 tome VIII, p. 455, note 13.
- ↑ 18. « Vous ne m’avez point parlé. » (Édition de 1754.)
- ↑ 19. « M’auroit fait surmonter des impossibilités ; mais je vous assure, etc. » (Ibidem.)
- ↑ 20. Ce qui suit le mot combattre manque dans l’édition de 1737, qui continue « mais en suivant votre exemple, etc. »