tune et puis cette Providence me revient, car sans cela on n’auroit jamais fait à retourner sur le passé ; c’est un écheveau qui ne finiroit point: voilà où l’on trouve de la force ; Dieu me garde de tout ce qui pourroit renverser une si bonne philosophie ! A propos, il me vint l’autre jour trois jolies femmes[1] ce sont les petites-nièces de M. Descartes; leur tante<ref7. Mlle Descartes. Voyez la lettre du 14 août 1680, tome VII, p. 23 et la note 21.</ref> ne leur a pas dit un mot de votre lettre, cela vous doit assurer[2] de sa discrétion. Elles me contèrent mille choses qu’elles ont entendu dire de leur oncle, qui vous divertiront mais je garde cela pour les Rochers. Il y a ici un M. de Ganges[3] qui adore M. de Grignan, de sorte que c’est mon ami; son régiment est en ce pays[4] tout de bon, je voudrois que vous sussiez ce que c’est ici qu’un homme de Languedoc qui connoit tous les Grignans, et qui est ami particulier de Monsieur le Comte.
Nous[5] fîmes danser l’autre jour le fils de ce sénéchal de Rennes qui étoit si fou, qui a eu tant d’aventures[6]. Le fils est fait à peindre : il a vingt ans ; il a épousé à la hâte la fille d’un président à mortier de ce pays, parce que la première chose qu’elle fit, après l’avoir envisagé, ce fut d’être grosse : de sorte qu’elle fut mariée, et ac-
- ↑ je reçus l’autre jour la visite de trois jolies femmes. » (Édition de 1754.)
- ↑ 8. « Cela doit vous assurer. » (Édition de 1754.)
- ↑ 9. Le comte de Ganges, colonel de dragons de Languedoc. Il avait épousé à Montpellier, au mois de mars précédent, Mlle de Gévaudan, probablement celle dont il est question dans la lettre du 2 octobre suivant.
- ↑ 10. Ce membre de phrase est rejeté, dans l’édition de 1737, à la fin de l’alinéa, où les mots : « et qui est ami particulier de Monsieur le Comte », manquent.
- ↑ 11. Cet alinéa tout entier ne se lit que dans l’édition de 1754
- ↑ 12 Voyez tome II, p. 330.